Enchaînement Sûryanâmaskar
Il est tout d'abord nécessaire de préciser qu'il existe différents enchaînements de la Salutation au Soleil avec des variantes plus ou moins dynamiques. Voici cependant pour chacune d'entre elles l'enchaînement de base auquel s'ajoutera telle ou telle variante.
PRANAMASANA (posture de la prière)
Sûryanâmaskar commence par une posture d’unité, de recentrage, représentant la plénitude du vide, le rassemblement de toutes les énergies. Les paumes de mains jointes, tenues poumons vides, expriment l’union des énergies. C’est également l’expression de l’immobilité, de l’attente. Rien n’est encore exprimé. C’est l’avant fécondation, l’avant « big-bang ».
HASTA UTTANASANA (posture des bras vers le ciel)
Puis le premier inspir entraîne le mouvement initial, l’ouverture, la naissance de l’être humain ; sur le plan cosmique c’est le début de la manifestation. L’apparition de la dualité des polarités s’exprime par la séparation des bras ; l’être est encore orienté vers le transcendant comme l’indique la paume des mains et le regard dirigés vers le ciel.
PADAHASTASANA (posture des mains aux pieds)
La flexion avant marque le passage à la matérialisation. Les mains touchent la terre. L’action se concrétise. La concentration de l’attention dans l’abdomen, lors de cet expir profond, va permettre aux énergies de s’y fixer afin d’accroître la vitalité physique nécessaire aux étapes ultérieures. La conscience progresse lentement vers la matière.
ASHWA SANCHALANASANA (posture du héros)
Dans le salut du héros, l’homme utilise ses énergies physiques et spirituelles par un ample inspir. C’est l’hommage à la lumière qui éclaire le monde. Le genou fléchi en terre marque l’humilité, le respect de l’homme face au créateur, tandis que l’ouverture de la poitrine exprime la dimension de générosité que doit avoir toute action. Le regard dirigé droit devant soi est symbole de franchise.
ADHO MUKHA SVANASANA (posture du chien tête en bas)
Dans l’étirement face tournée vers la terre, l’homme prend appui fortement sur le sol pour construire sa posture, tout comme sa vie. C’est une empoignade avec le monde de la matière qu’il va falloir appréhender. Les pieds symbolisant le contact avec la réalité et les mains exprimant une idée de possession, d’affirmation, vont conjuguer leurs efforts pour permettre à la tête de se rapprocher du sol afin que l’esprit guide la matière. Cette prise de conscience est indispensable pour atteindre l’étape de la maturité. L’expir profond et le regard dirigé vers l’abdomen accentuent encore le rôle prépondérant de l’énergie caractéristique de cette zone, utile pour positiver sa vie.
La prosternation correspondand à la fin de l'expir, puis à une inspiration nouvelle, symbolise la fécondation de la matière par l'esprit universel. L'homme est alors prêt pour s'exprimer totalement dans le monde.
ASHTANGA NAMASKARA (posture des huit points)
Pendant l’expir suivant, la reptation permet le passage à la posture à plat ventre, attitude d’humilité parfaite. Tout l’avant du corps ainsi que le front sont en contact avec le monde visible. C’est le stade de l’incarnation nécessaire à la manifestation de la conscience.
BHUJANGASANA (posture du cobra)
Le point culminant du cycle est atteint avec Bhujangâsana (le cobra). La poussée ferme de la base du corps contre la terre permet, sans risque, au haut du buste et à la tête de se redresser fièrement. La poitrine ouverte, l’inspir marque l’harmonie établie entre le monde de l’action et le monde de l’esprit, entre le faire et le recevoir. L’équilibre souhaité entre la terre et le ciel peut se traduire par l’enracinement du bassin au sol et la direction verticale de la partie supérieure de l’axe vertébral (poitrine, cou, tête) ; signifiant clairement que le but majeur de la vie est la connexion entre l’énergie de la matière et la dimension spirituelle.
Le salut se poursuit par l’enchaînement, en ordre inverse, des postures pratiquées et se termine par le retour à la posture d’unité initiale.
ADHO MUKHA SVANASANA
ASHWA SANCHALANASANA
PADA HASTASANA
HASTA UTTANASANA
PRANAMASANA
Sûryanâmaskar se décompose en deux parties faites d’alternances, d’ouvertures et de fermetures, de mouvements dirigés vers le ciel et d’autres vers la terre, de postures fermes, toniques, puis de relâchements et de mouvements d’intégration.
Voici ci-dessous une variante de Sûryanâmaskar
Debout, pieds joints, dos droit, en expirant profondément joindre paumes des mains devant la poitrine, épaules basses, avant-bras horizontaux. Conscience sur la pression des paumes.
En inspirant, bras tendus contre les oreilles au-dessus de la tête, paumes vers le ciel, tout le corps s’étire en arrière en poussant le bassin vers l’avant, tête inclinée également vers l’arrière. Conscience de la cambrure du corps vers l’arrière.
En expirant se pencher en avant en un mouvement continu de bascule à partir des hanches. Mains sur le sol de part et d’autre des pieds, les jambes tendues, la tête se rapproche des genoux. Conscience sur le bassin, pivot de l’étirement des muscles du dos et des jambes.
En inspirant, sans bouger les deux mains de part et d’autre des pieds, le genou gauche se plie tout en étendant la jambe droite vers l’arrière, orteils et genou droits touchent le sol. Le bassin se pousse vers l’avant, pubis vers le sol, le dos se creuse, poitrine bien ouverte. Conscience de l’étirement depuis la cuisse droite sur tout l’avant du corps.
En rétention de souffle, étendre la jambe gauche vers l’arrière, pieds et jambes jointes, corps aligné, tête dans l’axe du corps. Conscience de l’alignement du corps, sangle abdominale bloquée.
En expirant, simultanément les fessiers se poussent vers le haut et la tête se baisse entre les bras de manière à former un triangle avec le sol. Les talons à plat au sol, le dos se creuse pour pousser la poitrine vers les cuisses. Conscience de l’étirement de tout l’arrière du corps.
En suspension de souffle, les genoux se plient pour les poser à terre ; les mains, le menton, la poitrine, les genoux et les orteils en appui au sol, les fessiers relevés, la colonne vertébrale cambrée, le menton et la poitrine rampent au sol. Conscience de la cambrure et de la musculature du dos.
En inspirant, en appui sur les mains, les hanches s’abaissent vers le sol, la poitrine se soulève tête en arrière jusqu’à ce que la colonne vertébrale se cambre pour relever le buste vers l’avant et le haut. Les jambes et le bassin restent au sol, les bras soutiennent le tronc. Conscience de la base de la colonne vertébrale et de l’étirement de l’avant du buste.
En expirant, bras et jambes tendus, les fessiers se poussent vers le haut en pivotant à partir des épaules pour ramener la tête vers le bas entre les bras de manière à former un triangle avec le sol. Les talons à plat au sol, le dos se creuse pour pousser la poitrine vers les cuisses. Conscience de l’étirement de tout l’arrière du corps.
En inspirant, la jambe gauche est ramenée en avant, le pied entre les deux mains. Simultanément, le genou droit se pose au sol, jambe étendue vers l’arrière, le bassin se pousse vers l’avant, pubis vers le sol, le dos se creuse, poitrine bien ouverte. Conscience de l’étirement depuis la cuisse droite sur tout l’avant du corps.
En expirant, le pied droit est ramené en avant à côté du pied gauche, le buste penché en avant, les jambes se tendent en poussant les fessiers vers le haut. Mains sur le sol de part et d’autre des pieds, les jambes tendues, la tête se rapproche des genoux. Conscience sur le bassin, pivot de l’étirement des muscles du dos et des jambes.
En inspirant, le buste se relève, tête dans l’axe, dos droit, bras tendus contre les oreilles. Paumes vers le ciel, tout le corps s’étire en arrière en poussant le bassin vers l’avant, tête inclinée également vers l’arrière. Conscience de la cambrure du corps vers l’arrière.
En expirant, se replacer à la verticale et ramener les mains jointes devant la poitrine, épaules basses, avant-bras horizontaux. Conscience sur la pression des paumes.
En inspirant, les bras s’abaissent le long du corps.
Conscience des sensations perçues dans tout le corps. S’assurer que la respiration est lente et tranquille avant de poursuivre la pratique
Article Dany Loriole-Martin enseignante de Yoga
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